Poétiques et atemporels, les clichés d’Atiq Rahimi sont le témoignage d’un Afghanistan en ruine.
Atiq Rahimi se réfugie en France en 1984, où il poursuit des études de lettres modernes et de communication audiovisuelle. 1996 marque une année décisive : sa fille naît en France pendant que les talibans prennent le pouvoir en Afghanistan, et il écrit son premier roman (Terre et Cendres) pour faire le deuil d’un frère resté au pays et emporté par la guerre. Il se réconcilie ainsi avec ses racines qu’il tentait d’oublier : « La naissance de ma fille m’a fait réaliser qu’un jour elle me poserait des questions sur mes origines… »
Pour tourner son film (A)fghanistan, un État impossible et prendre des photographies, il retourne au pays en 2002, après dix-huit ans d’exil. Muni d’un appareil numérique, il trouve ses clichés « banals et nuls ». Lui vient alors l’idée d’utiliser une chambre photographique, très présente là-bas. « J’aimais ce côté aléatoire, la mise au point incontrôlable, et l’anachronisme qui en découlait.»
Bien avant de gagner le prix Goncourt 2008, ses images ont fait l’objet d’un livre, où clichés et poèmes retracent Le Retour imaginaire. Avec ses photos, Atiq Rahimi avoue méditer sur une phrase prononcée par André Malraux, arrivé à la frontière afghane : « Je ne sais pas si je suis au commencement du monde ou à la fin du monde.»
Margaux Duquesne
Pour le magazine L’Oeil, mars 2009.
avril 18th, 2014 → 17:20
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