Icônes ou peu connues, qu’elles dérangent ou fascinent,une chose est sûre : les images exposées à la galerie Polka réveillent les sens. Ce lieu s’intéresse aux photojournalistes avérés ou en devenir. Certains choix sont sans risque, comme le travail de James Nachtwey, célèbre pour ces reportages de guerre, ou encore les photos de Gilles Caron (le portait de Daniel Cohn-Bendit, pendant les manifestations étudiantes de Mai 68).
Mais la surprise est ailleurs. Et elle se nomme Vanessa Winship. Photographe anglaise de l’agence VU, actuellement présentée à Arles, elle avait été récompensée, en 1998, pour la catégorie Art, par le World Press Photo. Cette année, c’est pour son reportage Rural School Girls, en Turquie, qu’elle a reçu le premier prix dans la catégorie Portraits.
Ses tirages en noir et blanc sur les riverains de la mer Noire , exposés dans cette nouvelle galerie parisienne, propose un voyage de la Russie à l’Ukraine en passant par la Turquie. Troublant panorama de sites bétonnés et déshérités, les habitants se baignent aux abords de friches industrielles sinistres, avant d’être chassés par une tempête menaçante. Dans ce paysage stérile et rude, la mer Noire, mer de conflits et mère de nombreux peuples, s’exprime avec force dans le regard de Vanessa Winship qui dit de ce lieu qu’il «n’est pas d’une beauté classique, [mais] on y prend goût».
Margaux Duquesne
Pour Libération, août 2008, à l’occasion de son exposition à la galerie Polka.
avril 21st, 2014 → 02:02
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