Du vrai faux

Posted on 15 décembre 2010

1



Delphine Balley, photographe de 35 ans basée à Lyon, puise son inspiration dans les faits divers. Elle expose un image au musée Paul-Dini, dans le cadre d’une exposition collective : « Une histoire, des histoires ». Ballade glaciale entre frisson et réalité.


D’où vient ce cliché ?

Il est tiré de ma série Histoires vraies, réalisé en 2006, où chaque photo s’inspire d’un fait divers. Celui-ci est arrivé par hasard. J’étais dans la maison d’une amie et j’ai vu cette peinture de petite fille (que l’on voit au second plan, dans le grenier). On m’a raconté son histoire, je l’ai mis en scène.

Pourquoi le fait divers vous fascine-t-il ?

Je me demande comment une telle violence peut surgir dans la vie des protagonistes. Peut-être que lorsque le quotidien devient trop pesant, le fait divers peut exister… J’aime l’absurdité du mobile, face à la fatalité d’une mort. Le fait divers nous révèle beaucoup sur l’homme et ses failles. Il est un catalyseur, pour le public, de ses désirs les plus obscurs.

N’avez-vous pas peur de vous perdre entre fiction et réalité ?

La réalité peut produire de la fiction, et vice et versa. Je ne me perds pas tant que j’adopte la position de celui qui regarde. J’essaye juste de transformer ce que je vois en images et en histoires.

Quelle est la part de mise en scène ?

Le lieu raconte l’histoire ; le décor crée l’atmosphère. Ici, la fenêtre, sous le toit, fait écho au texte. L’histoire est un moment figée, mais plusieurs issues sont envisageables. Elle reste ouverte à l’interprétation.

Propos recueillis par Margaux Duquesne, pour Télérama Sortir Lyon, à l’occasion d’une exposition au musée Paul-Dini et d’une exposition à la galerie Le Réverbère.

Tagué: ,
Posted in: Balley Delphine