En février dernier, s’est tenu le premier défilé de mode à Constantine, ville la plus conservatrice d’Algérie. Organisé dans un quartier industriel, au restaurant Palma Self, l’évènement a réuni environ deux cent personnes : des notables, le maire, le magazine féminin algérien Dziriet, des mannequins et bien sûr, les stylistes. Le photographe de mode Mathias Walter s’est faufilé avec son boîtier dans les coulisses…
Les modèles ne sont pas des professionnelles. Pour cause ? Le métier de mannequin n’existe pas en Algérie. Ces femmes sont venues principalement pour s’amuser, vivre une nouvelle expérience, s’émanciper. Elles ont d’autres activités à côté et ce défilé leur apporte juste un peu d’argent de poche.
L’ambiance dans les coulisses est décontractée, les filles s’amusent entre elles et tentent de décompresser avant le stress du défilé sur le podium.
La profession de styliste n’est pas reconnue non plus dans ce pays : il n’existe pas de statut de créateur. On les nomme d’ailleurs plutôt couturiers/couturières que créateurs. Zino Touafek est le seul styliste homme du défilé. Il s’inspire beaucoup de la mode occidentale.
Rym Menaifi est l’une des créatrices phare de ce défilé. A 32 ans, cette algérienne vivant à Alger est issue d’une famille de couturières : « un don dans la famille », dit-elle. Après être devenue médecin, elle a créé son propre atelier de création et sa boutique et compte bien vivre de son art aujourd’hui.
Elle est l’une des seules créatrices à utiliser des tenues algériennes traditionnelles et à les moderniser : « Les gens n’y pensent pas parce que pour eux c’est « sacré », explique-t-elle. « Ça a un côté aussi un peu ringard, démodé. Moi j’aime beaucoup cet aspect nostalgique remis au goût du jour ».
Si vous souhaitez poursuivre l’aventure, visionnez ce joli petit film poétique et musical réalisé par Mathias Walter au cours de l’évènement et dans les rues de Constantine : cliquez ici.
Le photographe
Mathias Walter est né en 1973, à Strasbourg. Il vit aujourd’hui à Paris. Ses activités oscillent entre la photographie et la réalisation de films. En 2004, il crée son propre magazine, en portfolio. En 1998, il entre dans la célèbre agence de presse Rapho qui, au sein du groupe Eyedea (qui regroupe entres autres Rapho et Gamma) a été placée en redressement judiciaire, au début de l’année 2010.
Ses sujets favoris : Mathias alter porte sa réflexion sur l’univers de la mode : l’esthétique mais aussi les mannequins. D’où viennent-elles ? Pourquoi veulent-elles monter sur les podiums ? Quel rêve poursuivent-elle ? Il réalise notamment un travaille intitulé « Le rêve de Cendrillon« , sur les jeunes filles qui veulent devenir mannequin.
Ses inspirations : David Lynch, David Cronenberg, Jim Jarmusch (pour le cinéma) , Helmut Newton, Guy Bourdin, Saul Letter, Paolo Roversi (pour la photo).
Voici en bonus trois photos de sa série « Exilées » :
Margaux Duquesne
amel
11 mars 2011
jai bien aimer les photos de belles prises !bravo bonne contuniation;)
mathiaswalter
20 septembre 2011
Bonjour Margaux, j’ai changé le Rêve de Cendrillon de place, voici le nouveau bien : http://www.mathiaswalter-filmmaker.eu/mathiaswalter-filmmaker/cendrillon_2.html
Merci pour ce bel article réédité !
Mathias Walter.
NK (@NaimKhelifa)
17 février 2013
Belle prises 🙂