Quand Depardon était reporter

Posted on 25 octobre 2010

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« Est-ce que tu es allé voir l’exposition de Raymond Depardon ? » Il est devenu à la mode de parler de ce grand photographe, ces temps-ci. Plutôt que de parler de son exposition actuelle à la BnF, revenons sur deux évènements historiques qu’il a couvert il y a longtemps.

En matière de photojournalisme, Raymond Depardon a été témoin d’un grand nombre évènements historiques. Il a notamment immortalisé les JO de Mexico, en 1968. En voici un de ces clichés :

Jeux Olympiques de Mexico, 1968 © Raymond Depardon

Cette photographie en rappelle une très connue, devenue aujourd’hui historique : celle des sprinters américains, Tommie Smith (centre) et John Carlos (droite), qui brandissent leur poing en signe de protestation contre le racisme aux États-Unis et en Afrique du Sud. Ils signent ainsi le salut des Black Panthers. Les deux athlètes ont été bannis des Jeux, mais le symbole de résistance perdure :

Jeux Olympiques de Mexico, 1968, ©Lenny Ignelzi pour AP

 

 

Le cliché de Raymond Depardon avait été réalisé un autre jour. Et sans le gant noir, son image perdait toute la symbolique. Seule la photographie de Lenny Ignelzi (inconnu de tous) est devenue historique… Si Depardon a loupé cette image, il se rattrapera par contre lors de Jeux Olympiques organisés quelques années plus tard.

Le 5 juillet 1972 à Munich, un commando palestinien de l’organisation terroriste Septembre noir pénètre dans le village olympique, investit le pavillon d’Israël, tue l’entraîneur des lutteurs et un haltérophile, et prend neuf autres membres de la délégation israélienne en otages. Lors de l’assaut donné par la police allemande à l’aéroport de Fürstenfeldbruck, les neuf otages seront tués. Le deuil s’abat sur le mouvement olympique, mais, selon la volonté d’Avery Brundage, président de C.I.O. (Comité International Olympique), on décide que les Jeux doivent continuer et, après une cérémonie funèbre tenue le lendemain, les épreuves sportives reprennent.

Pendant la prise d’otage, deux clichés célèbres sont pris. En effet, les sportifs étaient retenus dans une chambre. A un moment, un des terroristes, le Palestinien Abou Daoud, cerveau de la prise d’otages, sort sur le balcon, cagoule sur la tête. A ce même moment, deux photographes seront aux aguets : Raymond Depardon et un photographe américain de l’AP :

JO Munich, 1972 ©AP

JO Munich, 1972, © Raymond Depardon

Margaux Duquesne

 

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