Entre 2010 et 2011, le Petit Palais, à Paris, consacrait une grande rétrospective à Pierre Boulat, ancien reporter pour le magazine Life, et à sa fille, Alexandra Boulat, deux grands photojournalistes qui nous ont quittés. Reporter sans Frontières avait organisé cet évènement qui n’était pas passé inaperçu à qui s’intéresse un tant soit peu au monde de la photographie.
La galerie Cosmos, tenue par Annie Boulat, femme de Pierre et mère d’Alexandra, organise à partir de ce jeudi une exposition centré sur le travail de son mari dans un domaine particulier : l’univers de la mode.
Pierre Boulat a été l’un des premiers à photographier Yves Saint Laurent lorsque le créateur faisait ses débuts chez Dior.

Preparation de la premiere collection – 1961/1962
Examen de la toile qui servira de modele pour la realisation finale.
© Pierre Boulat / Cosmos
À cette période, YSL, alors petit génie de la mode, s’apprêtait à lancer sa propre maison de couture, aux côtés de Pierre Bergé. Le photographe a alors le privilège, avec une autre journaliste, Nadine Puissesseau, de le suivre pendant cinq semaines, rue Spontini, lors des préparatifs de sa première collection.
« Ce jeune homme de vingt-six ans nous fascinait. Chaque matin, nous apercevions un mannequin avec une nouvelle robe, sublime. Nous nous exclamions, mais Yves Saint Laurent ne bronchait pas : c’était normal. En trente ans j’ai eu de nombreuses occasions de les photographier. Le reportage de 1961 continuait. J’ai eu le rare privilège de travailler dans l’ombre et l’esprit d’un génie, dont la légende ne cesse de grandir. Par la suite, des rencontres espacées, mais régulières, avec Pierre Bergé et Yves Saint Laurent ont constitué l’un des fils de ma vie », se souvenait Pierre Boulat.
En 1983, il participera alors à la réalisation du catalogue pour l’exposition du grand couturier au Metropolitan Museum de New York.
Jean-François Camp, patron du laboratoire Central Dupon qui organise l’évènement avec la galerie Cosmos, explique ici l’idée de cette série baptisées Fashion :
« Avec Annie, son épouse, nous avons eu l’idée de dévoiler son travail sur la mode, travail qu’il a réalisé au fil du temps, dans un esprit de liberté et en recherchant des contrastes, comme on aussi pu le voir chez Richard Avedon. Faire descendre la haute couture dans la rue, dans ce Paris des marchés, des bistrots, des faubourgs. Pierre Boulat le fait avec une tendresse gouailleuse et colorée. Pour ma part, j’apprécie tout particulièrement cette nostalgie provocante et élégante à la fois, cette représentation photographique ou l’humanité s’exprime délicatement… Nous espérons que ces oeuvres inédites trouveront une place dans vos imaginaires et dans vos collections. »

Marie Chantal en manteau d’Ocelot de Balmain, au march de la rue Mouffetard . Elle choisi ses lgumes en accord avec son panier.
Publi dans Life 1955
© Pierre Boulat / Cosmos

Guy Laroche 1957
Marie Hlne Arnaud -Top model de l’poque- au bar de chez Maxim’s
© Pierre Boulat / Cosmos

Courrèges – 1965
Devant une affiche pour les soutiens-gorges Rosy
Publi dans Life
© Pierre Boulat / Cosmos
L’exposition Fashion se déroule du 10 avril au 13 mai 2014, avec la participation de Durev Events et le Central Dupon Images, à la galerie Cosmos, au 56, Boulevard Latour Maubourg, à Paris (7ème).
Margaux Duquesne
À lire aussi :
- Quand Depardon était reporter
- Le premier défilé de mode à Constantine, en Algérie.
Article publié également sur le site Journaleuse : http://journaleuse.com/2014/04/08/pierre-boulat-haute-couture-rue/
franckmicha
9 avril 2014
A reblogué ceci sur JOURNAL LE COMMUN'ART.